J'ai envie de venir écrire ici à peu près tous les jours, mais j'ai 12 tonnes de trucs à faire, tous plus importants les uns que les autres. Le jour où l'écriture de blog sera au programme de l'internat, peut-être que vous me verrez plus souvent, mais pour l'instant je suis sur pause. Ben oui c'est pas rigolo mais c'est comme ça, je l'ai un tout petit peu cherché.

Mon moral ressemble à Space Mountain. Ca monte et ça descend, mais j'ai l'impression que ça descend très très souvent quand même..

Des fois je suis une fille qui est tout à fait capable d'avoir un concours mégadur, mais souvent je suis une fille trop nulle qui se demande 1) Comment elle a fait pour en arriver là, 2) Pourquoi elle a pas choisi la facilité pour une fois, 3) "Qu'est-ce que je fais ce soir ?". Ah non, ça c'est trop facile comme question : retourne travailler Tiphaine t'as pas le temps là !

A (peut-être) bientôt..!

- Tiphaiiiine, j't'en supplie j't'en supplie j't'en supplie...

- Oui Antoine ?

- Tu peux dire oui tout de suite ?

- Ça dépend si j'ai envie. Tu veux qu'on se marie, c'est ça ?

- Mais non mais écoute-moi roh !

- Oui pardon, vas-y, je t'écoute.

- On peut prendre un bonbon aujourd'hui ?

- Tu te rappelles qu'on a dit (enfin surtout moi..) pas tous les jours ?

- Alleeeez j't'en suppliiiie !

- Non, mais demain promis si vous êtes sages. Aujourd'hui on goûte et après on fait des gommettes sur des feuilles géantes. Mais bon si tu préfères te fatiguer en faisant semblant de pleurer moi ça me dérange pas.

- Oh nooon ça s'fait pas, la vie c'est trop dur...

Antoine, 4 ans.
Futur comédien dramatique.

Faudrait que j'arrête de mettre des numéros dans les titres, je sais pas ce qui me prend. Ah oui c'est vrai, je suis devenue organisée c'est pour ça. Les gens organisés mettent des I), A), 1), a) un peu partout. Quand ils en ont marre ils disent "cf cours", ça veut dire "espèce d'amnésique". Bref.

Ma transformation en externe en pharmacie a enfin eu lieu. La preuve, quand je me suis réveillée (c'est-à-dire quand l'ascenseur du CHU a dit "3ème étage, ouverture des portes") on m'a donné un badge :

Typhaine D. - Externe en pharmacie

Laboratoire d'hygiène

Genre la fille trop connue, j'arrive dans le labo et on sait déjà comment je m'appelle . Avec une faute mais c'est excusable, mes parents auraient dû m'appeler Mireille ou Denise, ça provoquerait moins de conflits orthographiques.

Je vous arrête tout de suite : NON je n'ai pas fait 5 ans d'études pour finalement décider de faire le ménage dans l'hôpital, même si dans mes phases de désespoir aigu je songe sérieusement à changer d'orientation (tous les prétextes sont bons pour se consoler avec du chocolat).

Le laboratoire d'hygiène, c'était pas ma destination favorite à la base. Dans mon top 4 des stages, on trouve des bactéries, des virus, des parasites et des globules rouges. Le problème c'est que c'est le top 4 de presque tout le monde, et que presque tout le monde a choisi son stage avant moi. Plaignez-moi, ma vie est remplie d'épreuves insurmontables. Et en plus j'ai une blouse avec écrit "ETUDIANT MEDECINE". Comment voulez-vous que je survive à ça... (bon, vous me l'apportez ce chocolat à la fin ?).

Positive attitude : à la place de l'escrime, je fais du hand. A la place du top 4, je fais de hygiène. Je vous la refais version qui se la pète : c'est mon troisieme jour de stage, je contrôle la stérilité des poches pédiatriques de nutrition parentérale.

Et toc.

Bon, le hand, c'est une affaire qui roule, je continue. Je pense perdre definitivement l'usage de mes poumons dans deux-trois semaines. Dommage, j'en étais contente jusqu'à maintenant. Je sens aussi qu'un élément anatomique de mon mollet gauche va bientôt s'autodétruire. Pas grave, je suis droitière (?). Ma mère est ravie que je fasse du hand.

- Oui maman le hand c'était trop cool bien ! Aujourd'hui je boite comme une conserve mais c'est pas grave j'y retourne lundi prochain !

- Non mais voilà, je te l'avais bien dit que c'était un sport VIOLENT.

- Mais c'est juste des courbatures parce que j'ai réappris à courir...

- Ouais c'est ça ouais, tu te rappelles que t'avais une tendinite à cet endroit précis avant ?

Achille, mon petit tendon gauche adoré, sois fort.

Du coup, j'ai pas osé lui dire qu'on était que 3 filles dans l'équipe. Si je fais ça, elle va m'offrir une civière pour Noël.

Il y a 40 paires de chaussures dans le placard de l'entrée.

Des paires à moi, des paires à ma sœur. 38 à moi, 2 à elle. C'est elle qui a compté donc elle a exagéré. J'en suis sure, c'est une exagératrice en puissance.  Elle oublie celles qui sont sous son lit ou je ne sais où. Elle a raison sur une chose cependant : les chaussures du placard de l'entrée sont en majorité les miennes. J'ai essayé de lui expliquer que c'était parce que j'étais née avant elle, alors forcément j'aurai toujours quelques chaussures, sacs, montres, vestes d'avance. Et ça va durer toute la vie. La seule solution pour qu'elle me rattrape, c'est qu'elle vive plus longtemps que moi (ou qu'on me confisque ma carte bleue, éventuellement). Là en général elle me traite de quiche et je rigole.

J'ai toujours été nulle en excuses bidon.

J'ai décidé de faire du sport. Pas comme l'année dernière où j'allais à la piscine seulement quand il faisait beau et chaud et que j'étais assez réveillée pour ne pas couler. Ça fait beaucoup de conditions en même temps, je suis bien d'accord. Bref. J'ai voulu faire de l'escrime comme Camille, je me suis renseignée sur les jours des entrainements, les horaires, tout bien, pour pouvoir caler stage, cours, travail perso, baby sitting. Et manger et dormir un peu, à l'occasion. Le jeudi soir de 20h à 21h30 : parfait. Je me suis donc rendue au SUAPS - je savais même où c'était, un vrai miracle -, remplie de fierté face à tant d'anticipation et plus motivée que jamais, pour m'inscrire. Et c'est là que tout s'écroule (j'aurais dû vous laisser lire la suite sans vous prévenir mais bon, c'est assez difficile à encaisser) : "le jeudi c'est que pour les joueurs confirmés", me dit la dame des inscriptions. Je peux pas aller au cours des débutants sans emmener Antoine, Capucine et 12 caisses de Playmobil avec moi.

L'année dernière, je serais repartie et j'aurais continué à aller nager tous les 2 mois. Dans ma nouvelle vie j'ai décidé d'être optimiste et trop motivated of the life, donc il FALLAIT que je reparte avec un sport (pas deux, sinon on bascule dans la science-fiction hein).

Je file donc vers le panneau pour trouver un autre truc à faire. Gymnastique, non. Judo, non. Course à pied, surtout pas. Tennis. Tennis ? Mais oui tennis ! Sauf que tennis, vu que je voulais en faire, c'était complet. Ben oui, forcément. Bye bye tennis...

Dans mon ancienne vie, là, je serais déjà rentrée chez moi et je jouerais à la WiiFit pour me donner bonne conscience, mais c'est fini tout ça !

3ème solution : handball. La dame (qui commençait à en avoir sa claque de mes allers-retours, je l'ai bien remarqué à sa tête) m'annonce triomphalement qu'il reste UNE place le lundi soir. Le soir même, donc. Je m'inscris - j'avais même pensé au certificat médical - et repars avec le sourire aux lèvres. Il ne me manque qu'une chose : des baskets. On peut pas tout bien anticiper du premier coup non plus... Pas grave je me dis, j'irai en acheter en fin d'après-midi avant l'entrainement. Arrivée chez Go Sport : plus aucune paire de chaussures de hand à ma taille. Zéro. Même les moches. 19h, pas le temps d'aller chercher ailleurs. Ma motivation of the life en a pris un sacré coup malgré mes efforts acharnés : c'est foutu pour le premier cours.

Rendez-vous lundi soir prochain (cette fois ça y est, j'ai trouvé des baskets). En espérant que la dame ne m'ait pas inscrite par mégarde (ou pire, par vengeance) au cours de boxe anglaise, parce que je risque de faire un bond en arrière au pays des gens naïfs et inconscients.

Autant vous dire que je suis bien contente d'en avoir terminé avec les partiels, la pression - grosse, ÉNORME pression -, les oraux, mes cernes sous les yeux, ma boule au ventre, les litres de thé et les tranches de jambon avalés entre deux pages de cours, mon bureau dont je connais chaque millimètre carré, les réveils forcés à 7h30 tous les jours, la culpabilité de regarder Dr House alors que Olala je travaille pas là !, les coups de fil à n'importe qui, pourvu que ça rallonge mes temps de pause... C'était quand même assez chaud boulette quand je fais une rétrospective de ce dernier mois.

Vis ma vie de PH4 au printemps, je vous déconseille. Franchement.

Je me suis rendu compte que j'avais dit une grosse bourde à la première question à l'oral d'hémato, les gens dans le bus m'ont regardée un peu de travers quand j'ai dit "Mais putain mais les D-dimères Tiphaine ! Pas le test de Coombs !!! Non mais quelle conne quoi, j'y crois pas, j'ai dit ça !". Tant pis, c'est fini maintenant, et puis c'était pas trop trop pire (j'espère !). Sur le podium de je-me-ramasse-la-gueule, je mets la séméio en première position... Pourtant je jure que j'y ai passé du temps et du thé. Et que ça m'a coûté plusieurs paires de chaussures d'effacer tout ce stress qui envahissait ma tête ! Ouais, "oh l'excuse", je sais. Ca m'a déçue, dépitée, stressée pour les matières restantes. C'était nul puissance l'univers. Bref. On n'en parle plus jusqu'aux résultats.

Maintenant que je suis en "vacances" - pendant 3 jours, wow ! - je vais dormir, regarder toutes les absurdités qui passent à la télé, me promener sans chronométrer le temps où je ne fous absolument RIEN, rattraper mon retard cinématographique, etc etc... Ranger ma chambre qui ressemble aux archives municipales de la capitale d'Haïti après le séisme. Des papiers partout, jusque sous mon lit. Mais pas de morts ! (oh pardon, c'était moche ça !). Et puis moi j'ai à manger dans mon frigo. Je suis horrible.

Sur ces bonnes paroles, je vais chercher un truc bien inutile à faire.

Dans mes pleurnicheries, j'ai oublié de préciser que je suis allée au concert de Thérèse le week-end dernier, et que c'était génial (les D-dimères ont dû profiter de ce moment d'inattention pour sortir de ma tête..). Renan Luce c'était bien aussi. Et Rose aussi. Hum..

"Et ben tu sais pas quoi, j'ai le droit de dire OUAIS parce que je suis un z'adolescent !"

(Antoine, 4 ans, enfant précoce, très précoce..)

Désolée, c'est un pari que j'ai fait avec Mylène vendredi soir entre deux Schoko-Bons (et elle la connaît par cœur en plus !). Pari d'ami, parce que Mylène est le contraire de mon ennemie.

NB : Un jeu de mot se cache dans cette phrase, sauras-tu le retrouver ?!

Je vous conseille le concert de -M-, qui est juste méga-kill-over-top-moumoute ! La première partie, c'était Gush, et c'était bien. Je vous ferai écouter un jour, ça rattrapera le coup de Carlos d'aujourd'hui. Je tiens également à remercier les chromosomes de mes parents, qui ont décidé que je mesurerai 1,75m et qu'aucun grand dadais ne m'empêcherait de voir la scène. Sincèrement, merci. Je suis génétiquement programmée pour profiter des concerts sans rester 2h sur la pointe des pieds et sans donner des coups de coude en rafale.

J'ai aussi dû hériter du gène de l'achat compulsif de chaussures, et je soupçonne une mutation majeure sur le chromosome de l'addiction au chocolat.

Je vois pas d'autre explication...

(Bientôt, une suite)

Pour une personne âgée, une fracture du bassin, c'est grave.
Pour un poisson rouge, c'est pire.

Tout est relatif.
(Wally)

Oh que c'est mort par ici !

Les débuts d'année passent toujours vite, mais là je crois qu'on tient le pompon. Les semaines défilent telles des  sprinteuses tops models. Je vais passer au niveau 4 des métaphores qu'on comprend au bout de 2 jours. Ou qui font pas rire. Comme quand le prof de séméio fait des blagues à 8h.

- gnagnagna...les patates viriles, EUH NAN PARDON l'hépatite virale. Haha.
- ...hinhinhin...
- 12% d'éveillés, merci à vous.

Yen a juste 88% qui trouvent que le comique de répétition, ça marche pas à tous les coups.

En ce moment, ma vie se résume en gros à ça :

Réveil... EH OH ! REVEIL !
TP
RU
Cours
Capucine & Antoine à garder
Manger
(Réviser)
Dormir

Pour la première fois de ma vie pharmaceutique, je me suis endormie avant 22h. Si ça c'est pas une preuve que la PH4, c'est dur..! Je fais ma chochotte qui exagère tout le temps, j'arrête. Y'a pas que ça évidemment, mais quand même ça prend beaucoup de place dans mon emploi du temps ministériel.

Voyons les choses positivement :

Entracte : ceux qui sont en train de manger, partez vous promener dehors, je vous rappelle quand c'est fini.

1) Je suis incollable sur la reconnaissance des parasites fécaux.

"Mais madame, y'a de la vie dans le caca !"

2) Je suis (censée être) incollable sur les maladies de l'appareil digestif alias les hémorroïdes, les diarrhées et autres réjouissances de ce genre.
- Parmi les étiologies de la fissure anale, nous trouvons la constipation, la sodomie...
- Eh Monsieur, il est 8h là !
- Et alors, y'a une heure pour la sodomie ?

Amis de la poésie...

3) J'ai compris pourquoi on commençait par faire les tests des médicaments sur les animaux et pas directement sur nous.

- Aujourd'hui, on va sacrifier un cobaye pour observer son iléon
- "ON" va sacrifier ? Non madame, c'est vous qui le faites ça, hein ?
- Oui, vous inquiétez pas. Mais si quelqu'un veut essayer la guillotine, y'a aucun souci
- La QUOI ?

- La semaine prochaine, vous ferez nager les souris..
- Ça sait nager une souris ?!

Effectivement, oui. Clémence et Laure ont essayé de leur chanter la musique de Titanic pour les faire couler mais rien à faire, elles flottent.

"Near, far, whereeeeever you are........ MAIS COULE PUTAIN !... I beliiiieve that the heart does go ooooo-on"

C'est pas rigolo, mais on est bien obligés de faire ça. Imagine, "on va sacrifier un de vos camarades et demain on observera ses intestins", les TP seraient peut-être plus obligatoires. Personnellement, si tu me mets sur une plaque chauffante après m'avoir injecté de la morphine et que tu regardes au bout de combien de temps je saute, c'est pas la peine de réfléchir pendant des siècles sur la cohérence des résultats, ton expérience elle sera ratée un point c'est tout.

 Il faut 250 kg pour écraser un crâne humain, mais l'émotion humaine est une chose beaucoup plus délicate.

A méditer.